Après un bond fulgurant au-delà de 4 163 $ l’once fin novembre 2025, l’or reste sous les feux des projecteurs. À la faveur d’un possible assouplissement monétaire américain et d’un regain d’appétit des acheteurs institutionnels, les grandes maisons financières révisent leurs objectifs pour 2026 : entre 4 450 et 5 000 $ l’once, voire davantage selon les scénarios.
Une hausse structurelle consolidée
Depuis l’été 2025, l’or a grimpé de façon spectaculaire — passant de 3 400 $ à un sommet à plus de 4 381 $, avant une légère correction autour des 4 150–4 160 $ fin novembre.
Cette montée s’explique par un cocktail de facteurs : la crainte d’un ralentissement économique mondial, la perspective d’une nouvelle baisse des taux de la Federal Reserve (Fed), et un afflux de capitaux vers l’or jugé “refuge”.
La pression haussière reste alimentée par l’anticipation d’achats massifs de la part des banques centrales et d’investisseurs institutionnels, tandis que la prime de risque géopolitique — toujours présente — continue de nourrir la demande.
Ce que disent les grandes banques
“L’or reste la seule monnaie que personne ne peut imprimer” ce dicton rappelle la nature unique du métal en période d’incertitude monétaire.
- Deutsche Bank a relevé début novembre 2025 son objectif pour 2026 à 4 450 $/oz, insistant sur la “demande stable des investisseurs” et les achats constants des banques centrales comme moteurs. Elle anticipe un cours oscillant dans une fourchette allant de 3 950 à 4 950 $/oz.
- Pour Bank of America, l’objectif de 5 000 $/oz en 2026 reste d’actualité — si les flux d’investissements privés (ETF, placements refuge) et les politiques monétaires demeurent accommodantes.
- D’autres institutions citées par des analystes évoquent un seuil intermédiaire entre 4 800 et 5 000 $/oz, reflétant un optimisme prudent, tout en admettant qu’une correction n’est jamais à exclure.
Les facteurs-clés de 2026
- Taux réels faibles ou négatifs aux États-Unis, favorisant les actifs sans rendement comme l’or.
- Nouvelles vagues d’achats des banques centrales, cherchant à diversifier leurs réserves face à la volatilité des monnaies fiduciaires.
- Par méfiance envers les institutions financières et la crainte d’une taxation de l’épargne, les ménages continuent d’acheter de l’or.
- Les Chinois qui convertissent leurs dollars en métal.
- Demande constante de l’industrie et de la joaillerie.
Risques et zones d’ombre
Mais rien n’est acquis. Un retour de la vigueur du dollar, une surprise inflationniste ou un resserrement monétaire plus rapide que prévu pourraient peser sur la hausse. De même, si les banques centrales ralentissent leurs achats ou si les investisseurs préfèrent d’autres actifs (obligations, immobilier, actions), le métal jaune pourrait marquer le pas.
Conclusion — Or 2026 : vers un palier haut ou un nouveau sommet ?
L’équation reste favorable : l’or pourrait confortablement osciller entre 4 500 et 5 000 $/oz, avec un potentiel de pic autour de 5 000 $ — notamment si la politique monétaire américaine s’assouplit, que les tensions mondiales persistent, et que les flux d’investissement restent soutenus.
Rédaction : Benjamin Cuq


