Après une « très belle année financière » OFI Am recommande la prudence sur les marchés actions: ralentissement économique, révisions en baisse des perspectives bénéficiaires des entreprises, taux d’intérêts au plancher… les marchés sont « cappés » à la hausse. Dans ce contexte, la société de gestion recommande pour la première fois depuis 2012 de réduire son exposition aux marchés actions pour se renforcer sur les métaux précieux.
Vers une consolidation des marchés actions de 10%
Après avoir enregistré des performances satisfaisantes depuis le début de l’année (de 15% à 20% pour les indices actions mondiaux et entre 5 et 8% pour les marchés obligataires), les marchés pourraient manquer de carburant pour dépasser leurs plus-hauts récents. «Nous pourrions même assister au cours des prochaines semaines à des consolidations de l’ordre de 10%. En France, l’indice CAC 40 pourrait revenir au contact des 5.500 points, ce qui constituerait un point d’entrée intéressant», explique Jean-Louis Mercadal, directeur général délégué chez OFI AM.
Un contexte porteur pour l’or
A près de 1500$ l’once, le métal jaune flirte avec ses plus hauts niveaux depuis six mois, une tendance haussière qui n’a pas de raison de s’arrêter à court terme car les politiques monétaires des banques centrales maintiennent les taux d’intérêt au plancher. « Le changement récent d’attitude de la Réserve fédérale, qui a entrepris au cœur de l’été sa première baisse des taux depuis décembre 2008, a renforcé l’attrait singulier de l’or », selon Benjamin Louvet, gérant matières premières, qui ajoute que « le contexte actuel de taux d’intérêt réels bas, voire négatifs est très favorable à l’exposition aux métaux précieux (or, argent palladium, platine) dans le cadre d’une allocation de long terme ». La raison de cet engouement est simple : «L’or ne rapporte rien (pas de coupons ni dividendes) mais c’est toujours mieux que rien (obligations à taux négatifs )» explique le gérant.
L’or : une protection en cas de crise géopolitique
La protection traditionnelle offerte par l’or en cas de crise géopolitique plaide également en faveur du métal précieux, au vu des tensions internationales actuelles. « Risque de conflit en Iran, en Syrie, à Hong Kong, la liste des risques géopolitiques est particulièrement longue en cette fin d’année », explique Benjamin Louvet.
Ce contexte incertain, voir anxiogène devrait s’avérer porteur pour les cours des principaux métaux précieux et notamment l’or qui pourrait dépasser le seuil symbolique des 2000 $ d’ici 18 à 24 mois selon la société de gestion.
Une tendance structurelle porteuse
Les autres arguments qui plaident pour une hausse de l’or sont d’ordre structurels. D’abord la production qui est limitée. Le marché de l’or représente 4.500 tonnes par an mais l’absence de découverte de nouveaux gisements a pour effet d’augmenter les couts d’exploitation pour moins d’or extrait.
Autres facteurs de soutiens, la reconstitution de réserves d’or de la part de plusieurs banques centrales (BOE, Vietnam, Russie, Kazakhstan, Chine, Turquie, inde pour ne citer qu’elles) Dans une logique de diversification, les banques centrales ont acheté pour près de 651 tonnes d’or en 2018 et cette année pourrait marquer un nouveau record en la matière, les banques centrales ayant déjà acheté pour de 450 tonnes d’or à fin septembre.
Quid du platine et du palladium ?
Dans la catégorie des métaux précieux, d’autres actifs méritent d’être pris en considération. « Le palladium et le platine notamment ont un rôle majeur à jouer dans le cadre d’une transition énergétique et écologique juste. » Utilisé notamment dans la fabrication des pots catalytiques, « le platine a souffert de l’affaire du dieselgate, mais le dynamisme du marché automobile dans les pays émergents offre des perspectives positives ».
A l’inverse du platine, le palladium a quant à lui profité du scandale du dieslegate. Utilisé dans la fabrication de pots catalytiques des moteurs à essence, « ce métal qui est utilisé à 80% dans la fabrication de ces pots, a bondi de 100% au cours des trois dernières années pour franchir la barre des 1600 $ l’once en juillet dernier », précise OFI AM.
Une tendance qui devrait rester porteuse pour ces deux métaux, car le durcissement des normes environnementales nécessite davantage de platine et de palladium pour la fabrication des pots catalytiques. Enfin, « la montée en puissance de l’électrique et de l’hybride dans l’automobile devrait également doper la demande pour ces deux métaux. Il faut en effet entre 10 à 15% de platine et de palladium supplémentaire pour construire un moteur hydride que pour un moteur thermique » explique Benjamin Louvet.
« Les métaux précieux bénéficient d’une conjoncture des plus favorables tout en offrant une bonne visibilité pour les années à venir et ce d’autant plus que taux réels resteront bas » conclut le gérant matières premières.
Source Boursorama.com