Argent : l’or du pauvre retrouve son lustre
L’argent pourrait fortement progresser cette année et ses cours devraient revenir vers une corrélation plus normale avec le métal jaune.
Depuis le début de l’année, le cours de l’or a progressé de 13% alors que celui de l’argent reculait de 4%. De ce fait, le ratio or/argent qui mesure la cherté relative de l’argent a atteint un pic absolu de 122 en mars 2020 (soit un niveau se situant à plus de quatre écarts types de la moyenne). Il aura fallu attendre la mi-mai pour que ce ratio repasse sous la barre des trois écarts types et que l’argent commence à rattraper son retard par rapport l’or. Il devrait donc retrouver son niveau de corrélation habituel avec le métal jaune.
Argent : l’or du pauvre retrouve son lustre
Historiquement, les cours de l’argent sont corrélés à hauteur de 80% avec ceux de l’or, ce qui signifie que l’évolution de ces derniers est le principal déterminant de celle des cours de l’argent. Mais d’autres variables entrent également en compte. Il s’agit de l’activité manufacturière: plus de 50% de l’argent est utilisé dans des applications industrielles (contre 10% pour l’or), de l’évolution des stocks de métal disponibles ainsi que de celle des investissements dans les exploitations minières.
L’or au sommet, + 55% pour l’argent
Partant de l’hypothèse d’une reprise économique en «U», celle qui paraît aujourd’hui la plus probable, le cours de l’or pourrait rebondir et atteindre 2200 dollars l’once. Il se dirigerait donc vers un sommet sans précédent. Et, pour ce qui concerne l’argent, ce dernier pourrait parvenir à un cours de 26,50 dollars l’once à la fin 2020, ce qui représente une progression de près de 55% par rapport à son niveau actuel de 17,10 dollars/once (cours au 19 mai 2020).
Cette hausse ne serait pas suffisante pour ramener le ratio or/argent à son niveau habituel. En effet, si nos prévisions concernant l’or sont exactes, ce dernier devrait atteindre les 2100 dollars/once au quatrième trimestre et, pour que le ratio or/argent revienne à la normale, cela signifierait que le cours de l’argent devrait se situer à 30 dollars/once. Cela paraît peu probable cette année, compte tenu de la faiblesse de la demande industrielle. D’ici la fin du premier trimestre 2021, l’argent pourrait revenir à 21,40 dollars/once, tandis que l’or continuerait de se redresser pour arriver à 2200 dollars/once, amenant ainsi le ratio or/argent à 102 (autrement dit, le prix d’une once d’or permettait d’acquérir plus de 102 onces d’argent).
La demande industrielle se verra confrontée à une reprise lente, et les indices des directeurs d’achats pourraient même ne pas revenir au-dessus du seuil des 50 (seuil au-delà duquel l’économie est en expansion). La reprise devrait être moins marquée qu’en 2009 du fait que, dans l’environnement actuel, les mesures de déconfinement ne pourront être que très progressives et elles viendront donc entraver la progression de la demande industrielle.
L’offre de métal pourrait s’accroître.
L’approvisionnement en argent est en recul depuis quatre ans, ce qui s’explique par la diminution de la quantité de métal dans le minerai traité dans différentes grandes mines d’extraction primaires, par la baisse de la production d’argent dans les mines de cuivre ainsi que par d’importantes perturbations qui ont affecté la production de grandes mines.
Cependant, les investissements dans les mines, ralentis ces derniers mois, étaient en augmentation il y a 18 mois (ceci correspond au délai nécessaire pour qu’un investissement se traduise effectivement par une augmentation de l’offre de métal). Par conséquent, en entrant ce facteur dans notre modèle d’évaluation des cours, le surcroît de production qui en découlera pourrait absorber une partie des gains de cours potentiels de l’argent.
Toutefois, si l’on revient au plan microéconomique, il est probable que le volume de métal extrait des mines diminuera cette année. En effet, en raison de la pandémie, l’activité minière a été temporairement suspendue chez les principaux producteurs d’argent, notamment au Mexique, au Pérou, en Bolivie et dans la province du Québec au Canada. Par conséquent, dès lors que ces perturbations découlant de la pandémie viendront à se matérialiser, elles auront un effet haussier sur les cours.
Des stocks de métal en hausse
Les données concernant les stocks de métal disponibles dans le monde étant lacunaires, nous recourons aux stocks détenus par les chambres de compensation des marchés à terme comme indicateur de substitution. Ces stocks n’ont cessé d’augmenter ces dernières années, ceci contribue à expliquer la faiblesse relative des cours de l’argent, malgré le recul concomitant de l’offre de métal.
En conclusion, alors que d’un côté le cours d’argent pâtira du recul de la demande industrielle, de l’autre, il devrait bénéficier de sa corrélation avec le cours de l’or. De plus, l’accroissement de l’offre de métal pourrait s’avérer plus limitée que prévu par le modèle basé sur les dépenses d’investissement, du fait des réductions de production induites par la pandémie. Par conséquent, c’est bien vers le chemin de la hausse que le métal gris risque de se diriger.
Source Agefi
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